La sclérose en plaques est associée à une transmission incomplète ou non de l’information vers et depuis le système nerveux central. Bien que l’on ne connaisse pas la cause exacte de la maladie, on sait beaucoup de choses sur l’effet de la fonction du système immunitaire, qui pourrait être l’étiologie de la maladie. Le symptôme le plus courant de la maladie est la fatigue et les troubles du mouvement.
Il n’existe pas de médicament qui guérisse la maladie, mais il existe des traitements qui peuvent modifier la progression de la maladie. De nombreux symptômes de la sclérose en plaques peuvent être contrôlés et traités avec succès.
Dans le passé, on conseillait aux patients de s’abstenir de toute forme d’exercice physique au motif que les symptômes pouvaient être exacerbés par une augmentation de la température corporelle. Interdire à une personne de participer à une activité physique a des conséquences négatives sur le système cardiovasculaire, la condition physique, la force, la masse osseuse et la mobilité. Aujourd’hui, nous pensons qu’un exercice physique bien conduit peut améliorer les fonctions des personnes atteintes de SEP.
L’apparition des symptômes s’accompagne d’un affaiblissement progressif, d’une fatigue et, par conséquent, de difficultés fonctionnelles. La capacité respiratoire est étroitement liée à la capacité fonctionnelle. L’amélioration de la santé cardiovasculaire à tous les niveaux peut augmenter la capacité aérobique chez de nombreux individus de cette population. La combinaison d’exercices guidés et d’interventions de physiothérapie a un effet positif statistiquement significatif sur l’impact physique de la SEP et sur l’amélioration des symptômes de fatigue (Garrett, M. Et al, 2012). Les recherches menées par Klefbeck et Nedjad en 2003 ont révélé une augmentation de la force des muscles respiratoires grâce à l’exercice après un programme de 10 semaines. Il est important de noter que les effets des exercices se sont maintenus un mois après la fin du programme.
Des programmes de renforcement musculaire supervisés et d’intensité progressivement croissante peuvent apporter des changements dans la qualité de vie des personnes atteintes de SEP (Giacobbi et al, 2012). Dans cette étude, le programme a duré 4 mois et tous les participants ont signalé des améliorations de la marche, de la force musculaire et de l’endurance. Ils ont également signalé une augmentation des performances dans les tâches de la vie quotidienne.
L’un des facteurs les plus importants pour la bonne exécution des compétences motrices est l’attention, qui est liée à l’interaction de l’environnement (Mohsen, S. et al 2013). L’un des aspects de l’attention est l’affectation des mouvements dans l’espace aux différentes exigences de la tâche. Pour planifier et sélectionner une réponse à un stimulus, l’information doit être transférée à travers les neurones et traitée.
La capacité du cerveau à changer et à s’adapter aux demandes est appelée plasticité cérébrale. Les neurones les plus impliqués dans une compétence d’apprentissage, par exemple, sont modifiés en fonction des informations qu’ils reçoivent.
Lors de la formation des personnes souffrant de lésions neuronales, une attention particulière est accordée aux activités pratiques. La complexité de ces activités favorise la formation de synapses neuronales. Les stimuli externes et internes (par exemple, les indices) aident le cerveau à mieux s’adapter à une activité telle que la marche (Mohsen, S. et al., 2013). Plus une activité (exigence) est difficile, plus elle est assimilée facilement et rapidement.
L’entraînement à la plasticité cérébrale à court et à long terme peut améliorer la fonctionnalité altérée et la connectivité neuronale désordonnée (Tomassini, V. et al, 2011).
Chaque individu est un organisme différent, avec des habitudes et des modes de vie différents. Les symptômes de la maladie se manifestent sous une forme et à un rythme différents. Il est donc important que le programme de physiothérapie soit bien lié aux besoins, aux attentes et aux perspectives de chaque personne et adapté à son niveau de condition physique. Les programmes d’exercices doivent être conçus de manière appropriée et facilement modifiables dans un environnement sûr, sans changements de température importants. Le degré de difficulté doit être tel qu’une fatigue excessive et une perturbation conséquente de la transmission de l’information à travers les neurones soient évitées. En d’autres termes, il s’agit d’un programme de physiothérapie individualisé, avec la participation active systématique nécessaire aux programmes d’activité et une bonne coopération de confiance avec l’entraîneur.
Les activités fonctionnelles favorisent la coordination neuromusculaire et entraînent l’ensemble du corps à s’adapter aux exigences du moment. Elles améliorent l’équilibre et apprennent à l’individu à exécuter des tâches, ce qui favorise l’indépendance et améliore la qualité de vie.